Cfinancials
Big Data Technology for Investor Protection

Le Google de la finance se prépare à Lausanne

Les Echos: Tuesday, February 16th 2010

Cfinancials va offrir gratuitement au grand public la base de données en ligne la plus complète au monde sur les produits financiers cotés. Les informations proviendront de sources reconnues. Les cotations ne seront actualisées qu'en fin de journée.

Je ne vois pas pourquoi nous ne deviendrons pas le futur Google de la finance. Il n'y a aucune raison qui nous empêcherait d'atteindre cet objectif. Le président du conseil d'administration de Cfinancials, Yves Aellig, ne doute pas un instant du succès de son initiative. Son entreprise va offrir gratuitement la base de données en ligne la plus complète du monde en couvrant 99% des produits financiers propo- sés au public, qu'ils soient cotés, échangés de gré à gré, négociés par une société financière ou placés de manière privée. Le système est déjà capable de traiter les données de 6,9 millions de produits, dont les 3,5 milliards de valeurs et prix sont actualisés en fin de journée après la clôture de la Bourse de New York. La cote ne sera donc pas mise à jour en cours de séance. Ces informations proviennent de sources reconnues. Thomson Reuters, Six Telekurs et Dow Jones News ont déjà accepté de travailler avec la start-up suisse, qui leur paie un abonnement pour publier leurs données.

L'idée de créer ce site d'information est née en 2003. C'est à cette époque que nous avons réalisé que la Bourse devenait de plus en plus populaire auprès du grand public, note Yves Aellig, qui a récemment vendu sa maison de disque Musicora au français Harmonia Mundi. Et nous avons décidé de créer un site gratuit qui serait un peu l'équivalent de Bloomberg, qui s'adresse, lui, aux professionnels.

Financé par la publicité

Après avoir constitué un tour de table réunissant des entreprises de private equity et des institutionnels capables d'investir plusieurs millions de francs suisses, l'administrateur de Cfinancials a recruté des développeurs de logiciels qui ont préparé pendant trois ans la base de données. A la différence d'autres sites, cette plate-forme se contente de fournir gratuitement des informations. Contrairement à Boursorama, elle ne fait pas fonction de broker en permettant d'acheter les produits présentés. La sélection des catégories de recherche par de simples clics et l'affichage instantané du nombre de résul- tats correspondant aux critères choisis devraient toutefois séduire les investisseurs. Plusieurs banques, comme HSBC et la Banque Cantonale Vaudoise, ont déjà expérimenté ce site qui devrait être proposé au grand public dans les douze prochains mois.

Pour se financer, l'entreprise compte aussi sur les rentrées publicitaires, comme le placement d'annonces en ligne. Une banque pourra aussi s'assurer de figurer parmi les premiers résultats affichés en payant une contribution. Des services premiums offriront quant à eux des comparaisons détaillées et des analyses. Des sociétés pourront également proposer cette base de données à leurs clients avec leur propre logo contre le paiement d'une redevance. En cas de succès, Cfiancials, qui emploie actuellement dix personnes, pourrait avoir besoin de fonds supplémentaires pour assurer son développement. Une entrée en Bourse serait alors envisageable. Mais il est bien possible que de grandes maisons spécialisées sur l'Internet nous rachètent avant toute IPO pour des raisons concurrentielles, prédit Yves Aellig. Google pourrait ainsi être un repreneur potentiel. La boucle serait alors bouclée ...