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Fonds de placement sous surveillance

L'AGEFI: Friday, November 4th 2011

Peu de produits battent leurs indices de référence. Même sur plusieurs années.

Environ 5'000 sociétés – soit entre 7 à 10% du nombre total de sociétés cotées dans le monde – représentent 95% de la capitalisation boursière. Elles sont, pour l’essentiel, le fondement des quelques 225'000 fonds long-only offerts sur le marché à l’heure actuelle. Un rapport de 1 à 45.

Que ce soit dans les fonds investis uniquement en actions (près de la moitié) ou dans ceux placés exclusivement en obligations (un peu plus de 20%), le même titre (et des combinaisons similaires de titres) se retrouvent des milliers de fois, chaque gérant proclamant la singularité et la qualité de son approche. Difficile pour les investisseurs et pour leurs conseillers de s’y retrouver dans cette jungle. Premier critère de tri, la performance. Mais avant même de comparer les fonds entre eux, il est intéressant de les comparer à quelques indicateurs de base. À l’heure actuelle, seul un tiers des fonds affiche une performance sur trois ans supérieure au MSCI World. Et 17% seulement sont capables de battre celle du S&P 500. Sur les quelques 24'000 fonds investis aux Etats-Unis, moins de 40% affiche une performance sur 3 ans supérieure à celle du S&P 500 et, des 16'000 fonds investis en Grande-Bretagne, à peine plus d’un tiers a une performance supérieure au FTSE 100.

La gestion active d’un fonds est, théoriquement, le moyen de surpasser l’indice de référence. Une notion attrayante pour les investisseurs. Pourquoi se contenter d’un fond indiciel lorsque l’on peut atteindre la performance de l’indice minorée des frais et commissions ? Il semble toutefois difficile, sinon impossible, de démontrer que les fonds « actifs » surpassent leur indice de manière régulière. Et encore plus difficile d’identifier quel fond le surpassera pour une année donnée. Le phénomène n’est pas nouveau. Une étude de Vanguard démontre que, sur la période 1997 – 2007, la majorité des fonds actifs sur les actions américaines sous-performaient les indices qu’ils tentaient de battre. Selon l’étude, 84% des fonds mixtes sur les grandes capitalisations (large blend) les ont sous-performés et 68% des « value funds » sur les capitalisations petites et moyennes ne faisaient pas mieux. La situation empire lorsqu’il s’agit de fonds obligataires, 95% des fonds obligations gérés activement ont sous-performé leur indice sur les dix ans en question.

Parmi ceux qui obtiennent de bons résultats sur une année donnée, difficile d’identifier les réels experts des chanceux. Une autre étude, menée par Barclays Global Investors, démontre que la chance qu’un gestionnaire batte son indice de manière répétée est faible. Sur la période 1993 – 2007, seuls 41,7% des gérants qui on surpassé le S&P 500 au cours d’une année, ont réussi à rééditer leur exploit l’année suivante. Au bout de 3 ans, le ratio tombe à 9,7%. Les résultats sont similaires pour les fonds de petites et moyennes capitalisations et les fonds sur les marchés émergents. Autant dire que les investisseurs doivent être particulièrement vigilants avant de confier leurs placements à des gestionnaires de fonds.

DIFFICILE D’IDENTIFIER LES RÉELS EXPERTS DES CHANCEUX SUR UNE ANNÉE DONNÉE.