Cfinancials
Big Data Technology for Investor Protection

Futur «Google de la finance»

L'Hebdo: Thursday, May 20th 2010

Portail financier géant L’offre de Cfinancials compte déjà 6,9 millions de produits financiers et devrait atteindre les 9,5 millions avant son ouverture au public.

L’équipe dirigeante de Cfinancials a opté pour une communication à l’américaine pour sa première présentation à Genève. Ses membres - président du conseil et CEO compris - portaient un blouson identique, frappé du logo de l’entreprise. Au-delà de la communication, se sont les ambitions de Cfinancials qui semblent made in America. L’entreprise, installée à Lutry, n’hésite pas à s’autobaptiser le Google de la finance. De fait, ce portail géant dispose déjà d’une offre impressionnante de 6,9 millions de produits financiers et compte l’étendre à 9,5 millions d’ici à son ouverture en ligne au public en fin d’année; grâce à ses partenariats avec SIX Telekurs, Thomson Reuters, Dow Jones et Interactive Data. Dans le détail, ce sont 490 000 fonds de placement, 480 000 actions, 10 000 hedge funds, 23 000 fonds de fonds , 440 000 obligations ou encore 415 000 produits structurés qui sont déjà intégrés dans la banque de données et seront accessibles gratuitement à tous, à portée de souris. Sans oublier les produits monétaires, les swaps, les IPO (Entrées en Bourse), les fonds de Private Equity et le bon million d’options disponibles. Et même, d’ici à 2011, 900 000 CDO et 900 00 CDS-MBS: ces dérivés de crédits rendus tristement célèbres par la crise née de l’effondrement des subprimes.

Facilité d’utilisation

Les cours seront actualisés chaque jour, après la fermeture de la Bourse de New York, et les nouveautés feront leur entrée sur le site en même temps que sur les marchés. Or, 20 000 produits financiers sont lancés chaque semaine dans la seule Europe. Une telle pléthore d’informations sera-t-elle gérable par un public non averti? Les concepteurs de logiciels - grâce à une collaboration étroite avec la HEIG (Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud) - se sont chargés de simplifier la tache de l’internaute. Au vu de la démonstration en temps réel présentée dans la cité de Calvin, identifier le meilleur fonds de placement de sa catégorie, comparer sa volatilité ou sa performance sur différentes périodes à celles de produits comparables sera aussi facile que rapide. La start-up lausannoise est très loin de cultiver le complexe du petit: Pourquoi ne ferions-nous pas aussi bien que des Américains ?, lance son CEO, Michael Heijmeijer. Et de prévoir cinq à dix ans d’investissement avant d’afficher le premier bénéfice. Un accord fiscal sur dix ans a été conclu avec le canton de Vaud et ce patron prévoit de passer d’une dizaine d’employés à plus de 300 au cours des prochaines années. Les investisseurs en Private Equity, partie prenante au capital, ont dû apprécier un autre argument issu de la pratique américaine de constitution du premier tour de table: le CEO a beaucoup investi lui- même dans l’entreprise.

La force de l’info

Un CEO très conscient du fait que son offre d’information gratuite, ouverte à tous, va bouleverser la chaîne de valeur de nombreuses banques. A commencer par celles des établissements financiers installés en Suisse. Sa première clientèle cible, avant d’attaquer le reste de l’Europe,les Etats-Unis et l’Asie. Imaginez un conseiller d’une banque privée qui discute au téléphone avec un de ses clients habitant l’Asie ou l’Amérique latine. Ils auront chacun la même information sur l’écran et pourront décider ensemble des choix d’investissements à effectuer. Une perspective qui risque de glacer les très nombreux financial advisors qui font surtout de la compilation de données pour préparer leurs rendez-vous clientèle... Les dirigeants apprécieront sans doute plus un outil leur permettant de miser sur la vraie valeur ajoutée de leur banque: Trouver des clients et les fidéliser par la qualité du service. Le modèle d’affaires prévoit de rentabiliser la plateforme gratuite par la publicité de produits en ligne, la vente de versions personnalisées aux banques clientes, la mise en valeur de l’offre de fonds de Private Equity...etc. Reste à convaincre le public des vertus de la transparence en matière d’informations financières. Et l’habituer au double clic: le premier pour s’informer sur Cfinancials, le second pour acheter ou vendre sur le site de sa banque.